Puissance maximale disjoncteur 20 A (230 V)
En bref
Formule: P ≈ U×I×cos φ. 20 A en 230 V → ≈4,6 kW (cos φ=1). En continu, viser 70–80 % (~3,2–3,7 kW) selon ΔU, ambiance et groupement.
Typique: circuits prises 2,5 mm² (usage domestique), attention aux charges soutenues et à la qualité des connexions.
Formule
Mono: P ≈ U×I×cos φ. Exemple: 230×20×1 → 4600 W (≈4,6 kW). Si cos φ <1 (charges inductives/électroniques), P utile baisse pour un même I.
Repères pratiques
- Nominal: ≈4,6 kW (cos φ=1).
- Continu: viser 70–80 % → ≈3,2–3,7 kW.
- ΔU cible: 2–3 % (5 % max). Longueurs >20–30 m: envisager section ↑ (ex. 2,5→4 mm² selon pose).
- Protection: calibre 20 A, courbe selon usage; vérifier l’ampacité du câble.
Tableau — Puissance vs cos φ (230 V, 20 A)
| cos φ | P ≈ (kW) | Remarques |
|---|---|---|
| 1,00 | 4,60 | Charge résistive |
| 0,95 | 4,37 | Alims correctes |
| 0,90 | 4,14 | Cas courant |
| 0,80 | 3,68 | Moteurs/électronique |
Calcul: P ≈ U×I×cos φ → 230×20×cos φ.
Tableau — Puissance utile en continu (70–80 %)
| cos φ | P utile ≈ (kW) | Note |
|---|---|---|
| 1,00 | 3,2–3,7 | 70–80 % de 4,60 |
| 0,95 | 3,1–3,5 | 70–80 % de 4,37 |
| 0,90 | 2,9–3,3 | 70–80 % de 4,14 |
| 0,80 | 2,6–2,9 | 70–80 % de 3,68 |
Indicatif: adapter selon ΔU, mode de pose, température, groupement et notices.
Mini‑guide
- Identifier la charge (résistive/moteur/électronique) → estimer cos φ (1,00 / 0,95 / 0,90 / 0,80).
- Mesurer U en charge (true RMS), tenir compte des variations (±10 %).
- ΔU (aller‑retour) ≈ 2×ρ×L×I/S → viser 2–3 % (5 % max).
- Section selon longueur/pose/T°/groupement → vérifier ampacité.
- Protections: DJ 20 A (courbe selon usage), différentiel 30 mA type A/F si électronique.
- Essais: contrôle échauffement, couples de serrage/resserrage.
Exemples
- Ex. 1 — 3,0 kW résistif, L=12 m, Cu 2,5 mm²: cos φ≈1 → OK en continu. ΔU faible; surveiller connexions.
- Ex. 2 — 3,6 kW, cos φ≈0,9, L=28 m, Cu 2,5 mm²: proche limite en continu; viser section supérieure (4 mm²) ou réduire longueur pour ΔU≤3 %.
Au‑delà, envisager un circuit dédié ou un calibre/profil adaptés.
Notes de terrain
En 230 V, mesurer U en charge change tout : on voit souvent 225 V, parfois 210–240 V. La puissance nominale « 4,6 kW » (cos φ=1) ne reflète pas un usage continu avec câble long et ambiance chaude. En pratique, on vise 70–80 % en continu et on maintient ΔU 2–3 % (5 % max), quitte à augmenter la section. Si des borniers deviennent nettement plus chauds que d'autres, on a souvent un serrage à reprendre.
Contrôles & sécurité
Après installation, vérifiez l’intensité en charge et l’échauffement sur quelques minutes, puis resserrez au besoin (couples constructeur). Disjoncteur : calibre nominal adapté et courbe conforme à la charge; différentiel 30 mA type A/F si électronique. Documentez les longueurs/sections et ciblez ΔU ≤3 % si la charge est soutenue.
Retour d’expérience — terrain
Le 20 A, sur le papier, c’est 4,6 kW. En atelier ou à la maison, personne ne vit « sur le papier ». En continu, on déchante vite si la ligne est longue, si la température grimpe, ou si le cos φ n’est pas celui du catalogue. On a tous vu une prise jaunir lentement, un petit échauffement qui n’inquiète pas au début, puis l’odeur. J’ai appris à ne jamais viser 100 % en continu : c’est confortable à 70–80 % et les nuits sont plus calmes.
Cas concret : four 2,6 kW + plaque 1,8 kW + box 0,2 kW. Ligne en 2,5 mm² de 24 m. Sur la pince, l’intensité flotte, la tension en charge tombe à 224 V, les borniers sont tièdes. Rien de dramatique, mais on sent qu’il ne faut pas rester collé à la limite. On a réglé l’usage (pas tout à fond en même temps) puis on est passé en 4 mm² à la première occasion : ΔU et températures sont redescendus, et le disjoncteur n’a plus été agacé.
Autre scène, très banale : recharge « lente » à 2,3 kW le soir sur une ligne mutualisée. Déclenchements nocturnes aléatoires. C’est tentant d’accuser le disjoncteur. En séparant la charge sur un circuit dédié et en répartissant mieux, tout s’est tu. Pas de magie : juste moins de sommation et des connexions plus fraîches.
Le cos φ joue des tours. Un congélateur, une pompe, un variateur : démarrages, harmoniques, appel. Courbe C vs D : j’ai vu des remplacements « pour être tranquille ». Parfois ça aide, parfois on déplace juste le problème. Mesurer en charge avant de changer la courbe — et vérifier la section et les serrages — évite des surprises.
Côté serrage justement, un quart de tour sur un bornier peut retirer 10 °C. Je marque au feutre, je reviens 48 h plus tard, je recontrôle. Basique, mais diablement efficace pour la sécurité et la tenue des disjoncteurs dans le temps.
Sur la chute de tension, je vise 2–3 % pour du soutenu. « 5 % ça passe » existe, mais ça ne passe pas toujours bien. Avec 30 °C ambiant et un groupement de câbles, l’ampacité réelle baisse et la marge disparaît. Mieux vaut prévoir large que dépanner un samedi soir.
Je documente tout : longueurs, sections, cheminement, photos des borniers après essai. Dans six mois, quand quelqu’un demandera « pourquoi 4 mm² ? », on aura les mesures. E‑E‑A‑T, mais surtout la mémoire du chantier.
Au final, l’objectif n’est pas 4,6 kW à tout prix ; c’est une ligne qui tient, des pièces froides, et zéro déclenchement parasite. Si on doit forcer, c’est que la topologie n’est pas la bonne. On segmente, on dédie, on respire.
FAQ
4,6 kW, c’est en continu ?
Non. 4,6 kW correspond au nominal (cos φ=1). Pour un usage continu, viser ~70–80 % et vérifier ΔU, section, ambiance.
Quel cos φ prendre ?
Par défaut 0,8–0,9 si inconnu (moteurs/électronique). Idéalement, mesurer en charge (true RMS) ou consulter la notice.
2,5 mm² sur 20 A en continu ?
Possible selon pose et longueur, mais la puissance utile baisse en continu. Vérifier ΔU (2–3 %) et l’ampacité; 4 mm² peut être requis sur longueurs.
Longueur maxi en 2,5 mm² à 20 A ?
Variable (pose/ambiance/groupement). À titre indicatif, >20–30 m impose souvent une section supérieure pour tenir ΔU≤3 %.
Quel différentiel ?
30 mA, type A/F si présence d’électronique/harmoniques. Vérifier sélectivité avec l’amont.
Courbe C ou D pour le disjoncteur ?
C pour charges usuelles; D pour appels de courant importants (moteurs), après vérification des conditions de déclenchement.
Sources
- Formules U↔I↔P (monophasé), rappels d’électricité.
- Abaques constructeurs: ΔU (aller‑retour), ampacité des conducteurs (Cu/Al) selon pose/ambiance/groupement.
- Référentiels d’installation basse tension (principes de dimensionnement, marges en continu).
- Notices fabricants: profils de disjoncteurs (courbes, différentiels) et conditions d’emploi.