Quelle intensité pour 10 kW en 230 V ?

En bref

Formule (mono): I ≈ P/ (U×cos φ). 10 kW~43,5 A (cos φ=1), ~45,8 A (0,95), ~48,3 A (0,9), ~54,3 A (0,8). Vérifier ΔU (2–5 %), section (≥10 mm² selon longueur/pose), et protections.

Formule

Mono: I ≈ P/(U×cos φ). À puissance donnée, si U ou cos φ baisse, I augmente. Mesurer U en charge (±10 %).

Valeurs rapides (10 kW, 230 V)

  • cos φ=143,5 A
  • 0,9545,8 A
  • 0,9048,3 A
  • 0,8054,3 A

Tableau — Intensité selon cos φ

cos φI ≈ (A)Remarques
1,0043,5Charge résistive
0,9545,8Alims correctes
0,9048,3Cas courant
0,8054,3Sections & protections adaptées

Tableau — Sections conseillées (indicatif)

Longueur (aller)Section CuΔU cible
≤ 15 m10 mm²Charges soutenues
20–30 m16 mm²≈ 2–3 %
40–60 m25 mm²Selon pose/température

Valider par calcul ΔU (aller‑retour) et par ampacité (pose, ambiance, groupement).

Mini‑guide

  • Abonnement: 10 kW mono → I élevée; 12 kVA ou tri souvent plus confortable.
  • Mesure: relever U en charge et estimer cos φ.
  • ΔU & section: viser 2–3 % (5 % max). Indice: 10 mm² ≤15 m; 16 mm² → 20–30 m; ≥25 mm² si >40 m (indicatif).
  • Protections: DJ compatible (≥50 A selon cos φ), différentiel adapté (type A/F) et sélectivité.
  • Tri: réduit I par conducteur et ΔU sur longues distances.

Exemples & mesures

  • Ex. 1 — 10 kW, cos φ=1, L=15 m, Cu 10 mm²: I ≈ 43,5 A; ΔU maîtrisée; DJ 50 A typique.
  • Ex. 2 — 10 kW, L=35 m: viser 16 mm² pour contenir ΔU ≤3 % (selon pose/ambiance).
  • Ex. 3 — U réel 220 V, cos φ=0,9: I ≈ 50,5 A → vérifier protections/sections; le tri peut être préférable.

Réaliser des mesures en charge (true RMS) et vérifier l’échauffement.

Protections

  • Disjoncteur compatible (≥50 A selon cos φ et usage), courbe selon charge.
  • DD 30 mA type A/F selon l’électronique et harmoniques.
  • Tri à envisager pour réduire I par conducteur et ΔU.

Notes de terrain

En 230 V, 10 kW pousse l’installation. Entre un réseau à 222–228 V, un cos φ < 1 et une longueur > 25 m, l’intensité grimpe et la ΔU aussi. Mesurez U/I/cos φ en charge, visez ΔU 2–3 % (5 % max) et montez la section si nécessaire. Si les borniers chauffent plus que le reste, reprenez les serrages et revérifiez après 15 min.

Retour d’expérience — 10 kW en 230 V

10 kW en monophasé, ça fonctionne, mais on sent très vite le poids de 43–54 A. La moindre baisse de U réel, un cos φ un peu mou, et l’intensité grimpe. Si on vise 100 % en continu, on finit à optimiser des détails qui ne devraient pas être des sujets. Je préfère annoncer la couleur : viser 70–80 %, garder de la marge, mesurer en charge, et dormir tranquille.

En rénovation, j’ai alimenté 10 kW sur ~28 m. Section 16 mm², ΔU tenable, mais U en charge descendait parfois vers 220 V. Rien de cassé, juste la réalité qui rappelle que 230 V n’est pas un totem. On n’a pas « forcé » pour coller au catalogue : on a mesuré, accepté les chiffres, et gardé de la marge sur les protections.

Au‑delà de 20–30 m, le triphasé simplifie tout : 10 kW ne font plus 43–54 A sur un seul conducteur mais une douzaine d’ampères par phase. La section redevient raisonnable, la ΔU se tient, et on dort mieux. Si le tri est disponible, à puissance égale, c’est souvent la décision la plus sereine.

Le cos φ n’est pas une opinion : sur le banc, j’ai vu 0,82 comme 0,95. L’impact sur I est direct et se voit immédiatement à la pince. On peut lisser/piloter, mais pas changer la physique. Donc on dimensionne large et on arrête de négocier avec les nombres.

Température et groupement : trois circuits dans la même gaine, un local à 35 °C, et la table d’ampacité ne raconte plus la même histoire. Effet retard classique : un serrage « OK » en hiver devient tiède en juillet. Contrôler en charge, noter les valeurs, repasser après quelques heures : basique, et terriblement utile.

Ma règle quand 10 kW en mono est déjà à la corde sur le papier : j’arrête de bricoler. Soit circuit dédié et section au‑dessus, soit passage en tri. Le reste, ce sont des compromis que l’on paie plus tard, au pire moment.

Compromis d’installation

Quand 10 kW en 230 V doit passer ici et maintenant, on arbitre. Allonger la ligne coûte plus qu’un passage en tri. Une section en 25 mm² est lourde et raide à poser, mais tient mieux la température et la ΔU. Un décrochage temporaire au démarrage n’est pas un drame si le reste du cycle est sage, mais un usage quasi continu impose des marges. La bonne décision, c’est celle qui tient l’échauffement, la sélectivité et les contraintes de pose dans le temps. Je préfère une réserve de 15–20 % et une mesure de contrôle planifiée à J+7 que des « optimisations » au cordeau. Règle pratique : si l’intensité calculée + 10 % approche la limite d’un élément (câble, DJ, bornier), on change d’étage plutôt que de forcer la chance.

FAQ

Un abonnement 9 kVA suffit‑il ?

9 kVA mono limite à ~39 A en théorique; 10 kW réel dépasse. Envisagez 12 kVA ou du triphasé.

Peut‑on rester en 230 V mono ?

Techniquement oui, mais I élevé → sections/Protections importantes, ΔU à maîtriser, coût/pose.

Pourquoi ma tension chute en charge ?

Résistance de ligne et source; ΔU proportionnel à I et à L/S. Augmenter la section ou réduire la longueur.

Cos φ inconnu ?

Estimez 0,8–0,9, puis mesurez en charge (true RMS) pour affiner.

Échauffement des borniers

Contrôlez couples de serrage, qualité de connexion, répétition après quelques heures de charge.

Sources

  • Formules I↔P mono/tri; rappels d’électricité.
  • Abaques constructeurs: ΔU (aller‑retour) et ampacité Cu/Al selon pose/ambiance/groupement.
  • Notices fabricants: profils de disjoncteurs et différentiels; recommandations de mise en œuvre.