Négocier sa rupture conventionnelle : montant, stratégie, erreurs
La rupture conventionnelle se négocie. L'indemnité légale est un minimum, pas un maximum. Voici comment négocier le montant, préparer vos arguments et éviter les erreurs classiques.
Montant minimum vs montant négocié
L'indemnité légale de rupture conventionnelle est identique à l'indemnité de licenciement :
• 1/4 de mois de salaire par année d'ancienneté (jusqu'à 10 ans)
• 1/3 de mois de salaire par année au-delà de 10 ans
Exemple : 5 ans d'ancienneté, salaire brut 2 000 €/mois
- Indemnité légale : 5 × (2 000 / 4) = 2 500 €
- Montant négocié réaliste : 3 750 € à 7 500 € (1,5 à 3× le minimum)
Le montant négocié dépend de votre pouvoir de négociation : ancienneté, compétences, projets en cours, contexte de l'entreprise.
Stratégie de négociation en 5 étapes
Étape 1 : Calculez l'indemnité légale
Utilisez notre calculateur d'indemnité de rupture conventionnelle pour connaître le montant minimum. C'est votre base de négociation.
Étape 2 : Préparez vos arguments
- Ancienneté : Plus de 10 ans ? Mettez en avant votre fidélité
- Compétences rares : Vous êtes difficile à remplacer ? Argument fort
- Projets en cours : Vous gérez des dossiers critiques ? Valorisez-les
- Préavis non effectué : Si vous partez immédiatement, demandez une compensation
- Formation récente : L'entreprise a investi dans votre formation ? Mentionnez-le
Étape 3 : Fixez votre objectif
Visez 1,5 à 3 fois l'indemnité légale selon votre situation :
- 1,5× : Situation standard, ancienneté moyenne
- 2× : Bonne ancienneté, compétences recherchées
- 3× : Ancienneté élevée, poste clé, contexte favorable
Étape 4 : Préparez un dossier écrit
Rédigez un document avec :
- Calcul détaillé de l'indemnité légale
- Liste de vos réalisations (chiffres, projets)
- Montant souhaité avec justification
- Proposition de date de départ
Étape 5 : Négociez en entretien
- Commencez par écouter la proposition de l'employeur
- Ne dites jamais "oui" immédiatement
- Présentez vos arguments calmement, avec chiffres
- Demandez un délai de réflexion (15 jours légaux)
- Obtenez tout par écrit avant de signer
Erreurs à éviter lors de la négociation
L'employeur s'attend à une négociation. Le premier montant est souvent négociable.
Vérifiez toujours que le montant proposé est au moins égal au minimum légal.
Le préavis peut être négocié (réduit ou supprimé). Demandez une compensation si vous partez immédiatement.
L'indemnité est partiellement imposable (CSG/CRDS 9,7%, impôt sur le revenu au-delà de 2 PASS). Calculez le net.
Vous avez 15 jours de délai de rétractation. Prenez le temps de réfléchir et de consulter un avocat si besoin.
Modèle de lettre de demande
Objet : Demande de rupture conventionnelle
Madame, Monsieur,
Par la présente, je sollicite une rupture conventionnelle de mon contrat de travail, conformément aux articles L. 1237-11 et suivants du Code du travail.
Fort de [X] années d'ancienneté au sein de votre entreprise, je souhaite engager une discussion constructive sur les modalités de cette rupture, notamment concernant :
- Le montant de l'indemnité spécifique
- La date de départ envisagée
- Les conditions de mon départ
Je me tiens à votre disposition pour convenir d'un entretien afin d'échanger sur ce projet.
Cordialement,
[Votre nom]
FAQ
Comment négocier le montant d'une rupture conventionnelle ?
Calculez d'abord l'indemnité légale minimale (base de négociation). Ajoutez vos arguments : ancienneté, compétences rares, projets en cours, préavis non effectué. Visez 1,5 à 3 fois l'indemnité légale selon votre situation. Préparez un dossier écrit avec chiffres précis.
Quel est le montant minimum d'une rupture conventionnelle ?
Le montant minimum est l'indemnité légale de licenciement : 1/4 de mois par année d'ancienneté (jusqu'à 10 ans), puis 1/3 de mois au-delà. Exemple : 5 ans d'ancienneté, 2 000 € brut/mois = 2 500 € minimum. Vous pouvez négocier plus.
Quelles sont les erreurs à éviter lors d'une rupture conventionnelle ?
Ne pas accepter le premier montant proposé. Ne pas signer sans avoir calculé l'indemnité légale. Ne pas oublier de négocier la date de départ (préavis). Ne pas négliger la fiscalité (CSG/CRDS, impôt). Toujours demander un délai de réflexion.